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Le vin bourru

Le vin bourru

Genre : Spectacle de théâtre
Secteur : Théâtre Littérature
Aire culturelle : Languedoc
Occitan : Un peu
Support : Spectacle vivant
Date : 2013
Créateur : Grégory Nardella
Gilles Buonomo
Membres : Gilles Buonomo
Fait partie de : Compagnie Itinérairebis34


Jean-Claude Carrière

« ... car né dans une culture, j’ai vécu dans une autre.
De là mille questions sur ce qui nous fait et nous défait. Sur ce que nous avons perdu, gagné, sur ce qui nous reste... »

Jeu
Gilles Buonomo
Direction d’acteur
Gregory Nardella


Pourquoi le vin bourru ?

Lorsque l’on choisit d’adapter un roman au théâtre, c’est souvent pour des raisons personnelles précises. La raison la plus élémentaire ou première serait de
dire tout simplement « cela me plait, voilà tout » Pour le reste, c’est une affaire de théâtre, de mise en voix. Le spectacle est déjà là, il reste à le produire à le mettre en jeu. Or, il n’en est rien ; au début, on en sait rien ou si peu .Mais le reste est présent sur votre bureau, il vous parle, vous interroge au cours du travail, vous propose des va et vient incessants entre votre propre perception et celle de l’autre. Le texte de Jean Claude Carrière couvre une période de sa vie, celle de son enfance. Il nous interroge sur ce qui nous défait, sur ce que nous avons perdu , gagné, sué, ce qui nous reste. C’est peut-être ce qui me plaît le plus dans ce texte. Cet aller et retour permanent entre hier et aujourd’hui. Était ce mieux avant ? Je n’en ai pas l’assurance, ni même la certitude. Nos grands-parents n’ont jamais regretté la lampe huile !
En ce qui me concerne, je suis loin de ces images rurales du temps jadis, de ces rythmes de vie si particuliers qui construisaient le quotidien. Mais aujourd’hui je me questionne sur ce qu’est devenu notre quotidien, ou plutôt comment devons nous construire avec lui dans un monde où tout se précipite et où l’arrêt sur l’image est souvent synonyme d’angoisse.
Le « vin bourru » au contraire propose de se poser, de prendre le temps pour chaque chose et même si en ce temps-là, jadis, il y avait mille choses à faire. On savait pourquoi on les faisait, il y avait une sorte d’évidence, une loi naturelle que l’on pouvait suivre ou laisser de côté plus tard, en grandissant. Les autres, la nature, la famille vous servent de guide. Vous n’êtes jamais seul... Peut-être qu’en ce temps-là-là le sentiment de solitude n’existait pas. Jean-Claude Carrière nous offre un conte comme il sait le faire et propose une lecture à haute voix de son enfance.
Le « vin bourru », c’est encore et surtout une rencontre avec un auteur, un voyageur, un sage né à Colombières, au pied du mont Carroux. Jean Claude Carrière, on le sait, ne cesse de voyager, d’ailleurs personne ne sait jamais trop où il se trouve. Il voyage avec les mots. Le « vin bourru », c’est une vallée dans l’arrière-pays bitterois, un espace lové au pied d’une montagne sacrée, d’ailleurs, souvent un cousin ou un neveu y est né, l’arrière grand-père y posait des pièges ou ramenait des écrevisses qui amélioraient l’ordinaire.

Le « vin bourru », c’est aussi et surtout l’histoire d’une vallée juste à côté de chez moi. Une montagne nous sépare.

Mon territoire de vie, c’est Minerve et bien qu’étant un « estrangier d’aqui » je m’y sens plutôt bien. Avec l’auteur, nous sommes « voisins », c’est lui qui me l’a soufflé.

Proposition dramaturgique et scénographique

Au théâtre comme à la vie, la parole solitaire, en détaillant un thème ou un problème suggère de multiples issues, une quantité de choix possibles qui placent celui qui parle dans l’embarras, et évacue toute éventualité d’un choix unique.
Le « Monologueur » se retrouve rapidement dans la situation d’un voyageur qui doit prendre un train sans connaître la destination. Spirale de mots, d’actions, Changements de lieu, évocation d’espaces.
Où sommes nous au passé, au présent ?
Le vin bourru s’inscrit comme un roman autobiographique sur une période de vie, ici une enfance.

Un personnage : l’acteur

Il est nécessaire de créer un pacte entre le public et l’acteur. Le point de vue du spectacle reste celui d’une solitude : ôter du décor tout élément qui situerait trop précisément l’action, définirait un espace trop réduit où l’on rentre, d’où l’on sort, manipuler l’existence comme le font les marionnettistes, déplacer une vie.

La forme théâtrale : le monologue

Au fil d’une vie, nous passons plus de temps à monologuer qu’à dialoguer, nous passons beaucoup de temps à nous parler à nous-mêmes, à parler aux cailloux, à Dieu, à notre père qui est mort.
Nous sommes nous-mêmes monologues et nous retournons à notre rumination.
Le monologue est une forme qui va dans le sens du creusement, de la biographie, de la réminiscence du souvenir, du projet à la prophétie, de tous les excès.

Nous avons tous nos petites histoires. Celles de nos amours, celles de nos échecs, celles de notre vie.
Et tous, nous avons envie de raconter ces petites histoires...
Mais ce n’est pas toujours facile !


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