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Rassemblement de Lutte occitane à Montségur (24 juin 1973)
Lutte occitane (Toulouse)
Depuis le XIXe siècle et les historiens albigéistes, le motif de la Croisade contre les Albigeois est de quasiment tous les combats politiques et sociaux en Occitanie. Au début du siècle, l’événement historique incarne pour les Républicains du Midi une belle épopée dans laquelle ils croient voir un Midi précurseur de la tolérance religieuse dans le contexte de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Dans les années 1970, Montségur et le motif de la Croisade accentuent l’idée d'affrontement entre un Nord des vainqueurs colonisateurs et une Occitanie vaincue et soumise au pouvoir central.

Cet article, publié dans le n° 10, juillet-août 1973 du journal Lutte occitane, organe d'information et de combat de « Lucha occitana », rend compte du rassemblement qui a eu lieu le 24 juin à Montségur, lieu symbolique. Il reprend aussi le texte de la déclaration faite par Lucha occitana lors de cette journée.
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Touriste on te vole ton argent comme on nous vole notre pays : une affiche de Lutte occitane
Lutte occitane (Toulouse)

À partir des années 1960, dans le cadre d’un État français très dirigiste dans l’économie du pays, il est décidé de pallier la dépendance des territoires du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales à l’agriculture en développant le tourisme, que l’État voit alors beaucoup partir vers l’Espagne. Afin de capter ce flux et de développer le territoire, il est décidé en 1963 par le général de Gaulle et le gouvernement de Georges Pompidou d’engager un plan d'aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon. La mission est confiée à la DATAR (Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale) qui supervise la création des stations balnéaires de Port-Camargue, la Grande-Motte, Le Cap d'Agde et son village naturiste, Gruissan, Port-Leucate, Port-Barcarès et Saint-Cyprien. La mission sera alors surnommée « Mission Racine » du nom de Pierre Racine, co-fondateur de l’école nationale d’administration et proche du pouvoir, qui dirige ladite mission.

Critiquant la bétonisation du littoral, la destruction du paysage, le bouleversement économique et social, ainsi que la venue massive de touristes sur le territoire (qui n’a, outre les lieux développés à cet effet, que peu d’infrastructures pour recevoir autant de monde aussi rapidement), la population locale développe dès les années 1970 un certain rejet de ce tourisme de masse.

La dénonciation de cette politique devient alors, pour les mouvements occitans - notamment les mouvements de gauche anticapitaliste comme Lutte occitane - un des grands mots d'ordre à partir de cette décennie, que l'on retrouve sur l'ensemble du territoire occitan, de l'Atlantique à la Méditerranée.