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Thérèse Canet
Marie-Laure Fraysse
Marcelle Delpastre

Présentation 


Dans ce long poème incantatoire, « Nathanaël sous le figuier », Marcelle Delpastre nous invite au chant profond.

A sa manière universelle et si particulière, elle chante à s'enivrer de son propre chant, elle chante pour tout son être et pour tous les vivants, à la face offensée du néant, à la face insensée des astres et des signes.
Elle chante pour les pierres et le vent, pour l'arbre échevelé d'étoiles et pour la pluie, pour la source des fruits ; elle chante malgré la détresse et l'insoutenable sottise, celle qui fait rouler la boule du monde vers son anéantissement. Hiroshima, Nagasaki n'étant que ...des tentatives...d'accomplissement apocalyptique du 20 ième siècle.

Deux voix donnent vie à ce texte poétique bilingue occitan-français. Deux voix qui s'accompagnent, se mêlent, se mesurent. La musique a été écrite à partir du poème, pour lui, elle devient voix et le texte se révèle comme une partition musicale.

Dans la musique, diverses influences sont en écho : jazz, classique, contemporain, tradition...Mais c'est la pulsation du cœur, celle de la bourrée, qui porte les voix entre terre et ciel comme pour un chant premier, indien ou limousin.


L'auteure et des artistes

De Marcelle Delpastre (1925-1998), on pourrait dire qu'elle fut d'abord poète, puis paysanne limousine , on aurait dit l'essentiel mais ce serait un portrait bien succinct. Elle fut aussi nouvelliste, ethnographe, ethnologue, mémorialiste méticuleuse et ça ne suffirait pas , il faudrait encore ajouter qu'elle était chansonnière et chanteuse, conteuse captivante et hôtesse enjouée à l'humour leste , au rire communicatif....Et certes, ça ne suffirait pas !

Pour connaître le meilleur d'elle-même, le mieux c'est encore de lire son œuvre monumentale , une vingtaine de volumes édités au Chamin de St-Jaume, une autre dizaine chez Payot, eca...


Marie-Laure Fraysse : Son dada, c'est la musique ! Son public coutumier, elle le bichonne dans les hôpitaux, les maisons de retraite, elle joue pour eux tous, pour alléger leurs jours, mais pas que ! Elle joue partout ailleurs, au bord de l'eau, sur les tréteaux, dans les granges et les préaux !.

Son instrument de prédilection, c'est l'accordéon. Le chro.., le gros, celui qui n'a pas toujours eu bonne réputation, celui qui porte en lui beaucoup d'autres instruments, qui peut tout jouer, Ségurel et Satie, le Traïtou et Mlle Piaf. Alors le répertoire de M.Laure est vaste, surtout qu'elle compose et qu'elle chante, et cette fois, c'est pour Marcelle Delpastre , dont la poésie l'a touchée en plein cœur !

Thérèse Canet : Sa spécialité, c’est d’abord le conte, le conte avec de l'occitan dedans. En effet, elle a concocté son répertoire à partir de collectes réalisées auprès d’anciens du Cantal essentiellement. Elle aime aussi dire ou lire la littérature d'horizons divers, dont les poètes occitans, surtout Marcelle Delpastre .

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Les voix de la modernité
Centre inter-régional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
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Las Voses de la modernitat - Les voix de la modernité
  est une invitation à découvrir une création poétique vivante et riche, en dialogue avec le Monde et l'Histoire, loin du cliché d'une culture occitane forcément « provincialisée ». Célébration de l'oralité poétique, ce parcours virtuel permet d'accéder à des extraits mais également à des textes complets et donne à entendre, lorsque le document existe, le poème mis en voix, parfois dans la voix du poète lui-même. C'est un parcours virtuel dynamique, qui sans chercher à l'exhaustivité, évolue au gré des rencontres et des projets.

Ainsi, suite à la coproduction du coffret Arbres par les éditions Cardabelle et le CIRDÒC, Voses vous propose un nouvel angle d'interprétation, la rencontre entre les arts poétiques et photographiques initiée par l'artiste Georges Souche. Arbres c'est une première série de 12 cartes postales proposant 12 extraits de textes de quelques-unes des grandes voix de la poésie occitane du XXe siècle : Léon Cordes, Max Rouquette, Marcelle Delpastre, René Nelli... Des textes auxquels viennent faire écho les photographies de Georges Souches autour d'une même figure emblématique, l'arbre. Une découverte de la littérature occitane sur support graphique que Voses propose de poursuivre et d'approfondir en ligne, par un système de liens et de flashcodes.
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Fonds Marcelle Delpastre, Bibliothèque francophone multimédia (Limoges)
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

Née en 1925, dans un hameau limousin de quatre fermes à Germont, commune de Chamberet (Corrèze), Marcelle Delpastre passe de l'école communale au collège de Brive. Après un bac philosophie-lettres, elle s'oriente vers les Arts décoratifs à Limoges, puis retourne définitivement à la terre dans la ferme familiale en 1945. Elle rédige ses premiers poèmes et textes en français dans les années 1940 et commence à publier dans des revues de poésie dès les années 1950 (Bfm Limoges : fonds Delpastre : mss. 35-74 : cahiers de jeunesse 1945-1963).

Au cours des années 1960, alors qu’elle assiste à la transformation du Limousin rural, le percevant comme la fin d’une civilisation paysanne plus que millénaire, Marcelle Delpastre fait la rencontre des personnalités qui animent le mouvement félibréen en Limousin, en particulier l’universitaire et poète Jean Mouzat, réunis autour de la revue Lemouzi : « J’en appris davantage sur ma langue, celle que je parlais tous les jours, en une petite heure qu’en trente-huit ans de vie. […] J’étais émerveillée que l’on pût parler si clairement, si longtemps, dans une chose aussi décriée que la nôtre, pour exprimer tant de choses plus passionnantes les unes que les autres. […] je savais maintenant que cette langue pouvait tout dire… ». Elle apprend dès lors l’écriture de l’occitan limousin, qu’elle avait pour langue maternelle, et découvre l’héritage littéraire occitan, celui des troubadours, dont le Limousin avait été un des principaux foyers.
Elle publie alors son premier poème en occitan, « La lenga que tant me platz » (Lemouzi, 13, 1964).

Au même moment, elle entame une œuvre ethnographique inséparable de son oeuvre littéraire, en collectant et réécrivant les contes et les mythologies populaires du Limousin. Publiés sous forme de chroniques, son œuvre ethnographique est réunie en volume, Le tombeau des ancêtres, en 1976 : « Mon ambition n'est pas tant d'en donner un tableau complet que de rechercher le sens, ésotérique mais surtout psychologique, de ces traditions. »

Dans les années 1970 Marcelle Delpastre fait deux rencontres importantes, celles de Michel Chadeuil et de Jan dau Melhau, deux jeunes auteurs occitans du Limousin. Elle participe régulièrement à leur revue Lo Leberaubre dont le titre est une contraction de leberon (le loup-garou) et d'aubre (l'arbre), et qui se donne pour mission « de balhar de las raiç au leberon e far corre l’aubre la nuech », c’est-à-dire de donner des racines au loup-garou et de faire courir l'arbre la nuit.

La publication en 1974 du recueil des Saumes Pagans (Psaumes païens) dans la collection Messatges de l’Institut d’estudis occitans la fait connaître de l’ensemble des milieux littéraires occitanistes. Bien qu’en dehors de tout mouvement - si ce n’est sa collaboration aux revues limousines d’expression occitane - Marcelle Delpastre est dès lors considérée comme un des auteurs majeurs de la littérature occitane contemporaine. De la maison familiale de Germont, dans le Limousin, d’où elle ne sortit pas plus de trois semaines dans toute sa vie comme elle l’écrivit dans ses Mémoires, Marcelle Delpastre a écrit des milliers de pages, dont beaucoup inédites, dans des carnets qui la suivaient partout. L’œuvre poétique de Marcelle Delpastre est immense : ballades, psaumes, prose poétique, poèmes dramatiques... Isolée par choix dans la ferme où elle trouvait le calme pour écrire, elle vécut seule avec ses parents, ne se mariant pas (quelques jours avant de mourir, elle disait encore : « Qu'est-ce qui devait compter ? Vivre ou écrire ? »). Elle écrit l'arbre, la terre, le mystère de la création, l'amour, la déploration du monde, l'âme meurtrie, la solitude et la souffrance. Ses poèmes souvent tristes et durs célèbrent aussi la vie sensuelle et crue. L’oeuvre de Marcelle Delpastre, par son ampleur, par son originalité, sa liberté, n’ont cessé d’impressionner les critiques. Jan dau Melhau et sa maison d’édition Lo Chamin de Sent Jaume (Meuzac, Haute-Vienne) a permis d’éditer une grande partie de l’oeuvre de Marcelle Delpastre.
Légataire et ayant-droit de l’écrivaine, il a donné à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges l’ensemble des manuscrits réunis aujourd’hui au sein du Fonds Marcelle Delpastre.

Modalités d'entrée :

 Don de Jan dau Melhau, légataire et ayant-droit de Marcelle Delpastre.

Accroissement :

 Fonds clos

Fonds complémentaire :

 

Description du fonds

Composante du fonds limousin, le fonds Marcelle Delpastre est composé des manuscrits de l'écrivaine, répartis en 6 grands ensembles :
- Manuscrits littéraires en prose
- Manuscrits littéraires de poésie
- Manuscrits d'études ethnographiques
- Manuscrits de chroniques publiées dans la presse locale
- Cahiers de jeunesse comprenant des écrits de Marcelle Delpastre rédigés entre 1944 et 1963.
- Carnets de notes regroupant des textes écrits en 1983 et 1993

Dates extrêmes :

 1944-1998

Langues représentées dans le fonds :

 Français, occitan (limousin)

 

Importance matérielle :

 110 dossiers manuscrits

Supports représentés :

 Manuscrits/Tapuscrits

Pour le consulter

Identifiant du fonds :

Fonds Marcelle Delpastre, Mss. 1-110.

Instruments de recherche disponibles :

 Bibliothèque francophone multimédia de Limoges, Inventaire des manuscrits du fonds Marcelle Delpastre, janvier 2015. Disponible en ligne : http://www.bm-limoges.fr/documents/FondsManuscritDelpastre.pdf

Ressources en ligne

 Voir les documents du fonds Marcelle Delpastre disponibles en ligne.

Conditions d'utilisation

Conditions de consultation :

Voir les conditions de consultation sur le site internet de la Bfm

Conditions de reproduction :

 Voir les conditions de reproduction sur le site internet de la Bfm

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Lo poèta de Marcelle Delpastre lu par Jan dau Melhau
Jan dau Melhau (1948-....)

Lecture par Jan dau Melhau du poème Lo Poèta de Marcelle Delpastre lors de la conférence du 09/03/2013 au CIRDOC.


Enregistrement réalisé par Ràdio Lenga d'Òc.