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Còp d'uèlh sus Agen / Tè Vé Òc

Émission du 28 juin 2018

Nous avons l'occasion de nous exporter et de vous conduire dans la ville d'Agen. Nous partirons sur les traces du poète Jacques Boé, mieux connu sous le nom de Jasmin, dans une visite de la ville avec Gèli Grande. Vous verrez aussi les images de la remise des prix du "Jasmin d'argent", concours de poésie né en 1921 qui comprend une catégorie occitane ; ces images sont accompagnées d'une interview de Jaume Carbonèl, qui est cette année le lauréat du prix de la Ville d'Agen.
Un reportage d'Amy Cros.

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Statue à la gloire du poète d'Agen, Jasmin
CIRDÒC-Mediatèca occitana

A.D. du Lot-et-Garonne - Fonds Labouche, 26 Fi 47 14

 

Localisation :

Place Jasmin, Agen (47000)

 

Historique du monument :

La ville d'Agen, qui avait au lendemain de la mort de Jasmin pris en charge ses funérailles, rend une nouvelle fois hommage au poète en érigeant place Saint-Antoine, une statue à sa gloire. Elle fait pour l'occasion appel au soutien des admirateurs du poète par le biais d'une souscription.

Réalisée par le sculpteur Vital-Dubray, la statue est dévoilée le 12 mai 1870. Installée sur son socle dès le 22 avril, elle reste jusqu'à cette date dissimulée sous un long voile sombre qui cache ses traits en attente de l'inauguration officielle (cf. CRDP de Bordeaux. C6076, « La statue de Jasmin ». C. Rapin).

Celle-ci se déroule quelques jours plus tard en présence des proches de Jasmin (sa veuve, Magnonet et son fils, Édouard), des membres du Conseil municipal et sous la présidence du député-maire Henri Noubel. L'édile avait quelques mois plus tôt apporté son soutien à l'entreprise au nom du mouvement de défense et de reconnaissance de la langue d'oc, en offrant 50 francs à la souscription. Au son des fanfares et des discours, la journée est dédiée à la mémoire de Jasmin. Frédéric Mistral, venu pour l'occasion de Provence, représente le Félibrige. Les deux hommes ne se sont pourtant jamais rencontrés. Jasmin en effet, autodidacte indépendant, ne fonda jamais d'école autour de son action littéraire comme linguistique, et répondit par la négative à la demande du Félibrige de rejoindre ses rangs. En ce 12 mai 1870 toutefois, Frédéric Mistral adresse au poète d'Agen un vibrant hommage, reconnaissance du rôle joué par son prédécesseur en faveur de la langue occitane.

 

Datation du monument :

Début XIXe siècle

 

Personnes et organisations associées à l'histoire du monument :

Vital-Dubray(1857-1912) – sculpteur, auteur de la statue

Jacques Jasmin (1798- 1864) – sujet de la statue

 

Jacques Boé, dit Jasmin, poète gascon

Jacques Jasmin, poète agenais, figure aux côtés du Provençal Frédéric Mistral, lauréat du prix Nobel de littérature en 1904, parmi les auteurs occitans phares du XIXe siècle. Avec eux, la littérature occitane fait son entrée dans les salons parisiens et acquiert une reconnaissance nouvelle. Jasmin, précurseurs des félibres, ces poètes réunis autour de Mistral, Roumanille ou Brunel, pour la sauvegarde de la langue occitane, n’appartint pourtant à aucun mouvement et se refusa, en dépit de son succès, à former école autour de son œuvre. Il laisse à sa mort, une importante production, depuis lors toujours lue et éditée.

Né le 6 mars 1798 dans une famille modeste de l'Agenais, Jacques Jasmin, de son vrai nom, Jacques Boé, s'installe à son compte en tant que coiffeur dans le quartier du Gravier à Agen dès l'âge de 18 ans. Le jeune homme se livre parallèlement à sa passion pour l'écriture, publiant dès 1822 sa première œuvre dans le Journal du Lot-et-Garonne : Fidelitat ageneso. La parution dix ans plus tard de ses Papillotos

et sa rencontre avec Charles Nodier, le charisme dont fait preuve le poète, brillant orateur, permettent à Jasmin d'acquérir au fil des années ses lettres de noblesses dans le domaine de la littérature, lui qui fait figure d'exception en proposant une œuvre en langue d'oc. Lauréat de nombreuses récompenses dans sa ville comme au rang national - il est honoré du prix Monthyon de l'Académie française, et le jeune Félibrige lui décerne le titre de « Maître-ès-jeux » - Jasmin demeure malgré tout pour la scène littéraire parisienne ce poète-perruquier, selon les mots de Balzac ; poète « patois » victime de préjugés qui entachent sa pleine reconnaissance. Jasmin s'éteint en 1864, le 4 octobre, en pleine gloire. Son enterrement attire les foules tout comme l'inauguration officielle de la statue qui lui est dédié six ans plus tard.  

Caractéristiques et matériaux de construction :

Bronze – statue

Plâtre – médaillon

La sculpture dressée sur la place Saint-Antoine (rebaptisée place Jasmin le 9 mai 1883), non loin de l'ancien salon de coiffure de Jasmin, est une réalisation du sculpteur Gabriel Vital-Dubray (1813-1892). Faite de bronze, elle faillit être fondue durant l'occupation allemande afin que soit récupéré le précieux métal.

Jasmin est représenté appuyé à une colonne, contre laquelle est posée une lyre, rappel de sa fibre poétique. L'auteur est d'ailleurs immortalisé dans une posture oratoire – on retrouve cette même pose, bras droit levé, main gauche sur le cœur dans une lithographie de Bertrand et Oudin- vêtu d'une redingote, son col enserré d'un noeud papillon, montre de gousset apparente.

Le socle, colonne quadrangulaire, porte différentes informations. Sur la face principale, placés sous l'inscription  « À Jasmin », se trouve une plaque figurant deux anges, une lyre et la mention Immortalitat.

Une autre plaque, placée à l'opposé de la précédente, est un rappel aux généreux donateurs à l'origine de l'érection de la statue en mai 1870.

Une dernière enfin, placée au côté droit de la statue, est une citation de Jasmin lui-même : " O ma lengo, tout me zou dit, Plantarey uno estelo a toun froun encrumit »/ « Oh ma langue, tout me le dit. Je placerai une étoile à ton front obscurci ». Ces vers sont extraits de l'épître à Charles Nodier «  Des cranto de Paris ».

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Dossier Jasmin, Bibliothèque municipale de Bordeaux
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

Jacques Boé dit Jasmin (1798-1864), est une des figures du renaissantisme occitan au XIX siècle. Quelques années avant l'apparition  du Félibrige, ce coiffeur agenais, poète autodidacte, entreprend une œuvre en langue d'oc qui le fera passer à la postérité, faisant de lui le premier poète occitan de l'époque contemporaine à acquérir une dimension national. Ami de Sainte-Beuve, de Franz Liszt, reçu par le roi à Paris, Jasmin s'est aussi abondamment illustré dans la grande cité voisine d'Agen, à Bordeaux, où il venait régulièrement présenter et déclamer ses poèmes, suscitant des vocations, et les prémices d'un renouveau occitan dans la région bordelaise. C'est donc à la bibliothèque municipale de Bordeaux que sont conservés une partie de ses manuscrits et quelques documents personnels lui ayant appartenu.

Modalités d'entrée :

Achat

Accroissement :

Fonds ouvert (peut connaître des accroissements)

Description du fonds

Le dossier Jasmin coté Ms 2096 a été acquis en 1959 par la bibliothèque municipale de Bordeaux. Il renferme quarante-deux documents dont, otre des lettres, des brouillons, un portrait du poète et quelques documents sedondaires, des manuscrits autographes de Jasmin écrits en occitan. Il est à signaler que le Ms 2096 ne fait pas partie des volumes édités du Catalogue Général des Manuscrits. Dossier inventorié

Dates extrêmes :

XIXesiècle

Langues représentées dans le fonds :

occitan 

Importance matérielle :

Quarante-deux pièces.

Supports représentés :

Manuscrits

Pour le consulter

Identifiant du fonds :

 Ms 2096

Instruments de recherche disponibles :

 

Conditions de consultation :

Pas de restrictions.

Conditions de reproduction :

Pas de restrictions.

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Jasmin par Sainte-Beuve
CIRDOC-edicion electronica
Edition de l'article sur le poète Jasmin par le critique Charles-Augustin Sainte-Beuve, paru dans les Causeries du Lundi, t.IV, Paris, Garnier-Frères (1851).