Le faste de sa cour est à la hauteur de sa noblesse : les arts y ont une place d’honneur.
Les musiciens et jongleurs qui circulent en Europe viennent à la cour de Gaston, faisant de celle-ci un centre de diffusion des nouveaux courants polyphoniques : l’Ars Nova et l’Ars Subtilior. Les derniers troubadours y sont volontiers accueillis : Gaston apprécie beaucoup leur lyrique et il est possible qu’il se soit lui-même essayé à la composition. On lui attribue deux chansons, bien que la paternité ne soit pas attestée. La première est une canso : « Canso de mossen Gasto comte de Foix per la qual gazaynet la joya a tholoza ». La seconde attribution qu’on lui prête, populaire et un peu hasardeuse, est le Se canta (aussi connu sous le nom d’Aquelas Montanhas). Les lettres et les sciences trouvent leur place dans la bibliothèque de Gaston Fébus, qui contient notamment une traduction de la Chirurgie d’Abulcasis, oeuvre fondamentale de médecine d’origine arabe, et une traduction en occitan du De proprietatibus rerum (l’Elucidari en occitan) de Barthélémy l’Anglais, ouvrage encyclopédique sur les choses (éléments de la Création). On y trouve aussi les deux livres que l’on doit à Gaston lui-même, qu’il n’a pas écrits en occitan mais en français. Le Livre des Oraisons est un livre de prières très personnel, et le Livre de chasse, oeuvre remarquable et remarquée, est restée une référence en matière de vènerie.
On lui doit en partie le mythe forgé autour de son propre personnage. Gaston Fébus avait le don de mettre en valeur sa personnalité, mais d’autres après lui ont entretenu ce mythe. Sa postérité a été aidée par les Chroniques de France, d’Angleterre et des pays voisins de Jean Froissart. Le nom de Gaston Fébus est resté associé à la noblesse savante, grâce notamment à son Livre de Chasse qui était encore une référence dans la discipline des siècles après son écriture.
Au XIXe siècle, après l’avènement d’un intérêt croissant pour le Moyen Âge et les troubadours, la volonté d’ancrer la renaissance occitane dans une perspective historique prestigieuse amena des félibres béarnais à se réapproprier la figure mythique de Gaston Fébus.