« Pro d’estar mespresats ! » est le slogan d’une campagne lancée autour de la grève de la faim de David Grosclaude, alors conseiller régional d’Aquitaine, entre le 27 mai et le 4 juin 2015, dans le hall de l’hôtel de région de Bordeaux.
Le journaliste, fondateur du journal La Setmana et du groupe de presse Vistedit, entend protester contre le refus par l’État d’entériner le vote des conseils régionaux d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées (à l’époque) de la création de l’OPLO, Office Public de la Langue Occitane, sous la forme d’un GIP (Groupement d’Intérêt Public), organisme qui, selon lui, permettrait un meilleur développement de la langue occitane grâce à des financements publics. Le gouvernement de Manuel Valls n’a qu’à publier au Journal Officiel un décret de constitution du GIP, entérinant les décisions des deux assemblées territoriales, ce qu’il se refuse pour lors à faire, un an après le vote.
Le mercredi 27 mai 2015 en début d’après-midi, accompagné de trois témoins, David Grosclaude pénètre dans l’hôtel de région et s’installe dans le salon d’accueil, dans le hall du bâtiment. Il déclare entamer une grève de la faim jusqu’à la publication effective du décret au Journal Officiel.
Dans le même temps, une campagne de communication à grande échelle est organisée sur les réseaux sociaux, autour du #mespresats qui remporte un succès non négligeable. Plusieurs élus et personnalités, comme José Bové, Jean Lassalle ou l’eurodéputé corse François Alfonsi - qui fait le déplacement à Bordeaux - apportent leur soutien au conseiller régional. Le monde occitaniste se mobilise également, et un grand nombre de militants se rend dans la capitale aquitaine. L’événement est médiatisé, avec des communiqués quotidiens de David Grosclaude, abondamment relayés par les réseaux sociaux.
Au terme de six jours de grève, le 3 juin au soir, parvient au conseiller régional la lettre confirmant la signature du décret par le gouvernement, et sa publication au Journal Officiel. David Grosclaude cesse immédiatement sa grève de la faim, et annonce une victoire du mouvement occitaniste sur le mépris de l’État.
La revue OC a été fondée en 1923 à Toulouse par Ismaël Girard (1898-1976) et Camille Soula (1888-1963), son premier numéro est paru le 27 janvier 1924. La publication a connu, jusqu’à aujourd’hui, 14 séries, des changements de périodicité, de format, d’adresse, mais aussi de contenu. Sa trajectoire est en quelque sorte significative de celle de l’occitanisme. La revue a joué un grand rôle dans la renaissance occitane du XXe siècle, c’est dans OC qu’ont été publiés les textes majeurs des grands écrivains occitans contemporains.
De 1924 à 1930 OC Gazeta d’accion occitana, de novelas litterarias e artisticas
Pendant cette période la revue est l’incarnation d’une pensée occitane moderne et autonome, en rupture avec l’inactivité du félibrige. La revue emploie, à côté de l’occitan, le catalan et surtout le français, les articles portent sur le panoccitanisme, le fédéralisme, la défense de la langue et de la culture occitanes. OC cesse de paraître le 1er avril 1930 et s’accorde une interruption de plus d’un an avant de trouver sa nouvelle formule.
De 1931 à 1934 OC Revista de la renaissença dels païses d’Oc
En 1931 OC devient l’organe officiel de la Societat d’Estudis Occitans, (la création de la SEO est annoncée dans le n° 131 du 1er avril 1930) dont les tâches les plus importantes sont la création d’un système graphique et d’une langue “littéraire” avec un vocabulaire capable d’exprimer le monde contemporain. OC devient une revue savante, le format change, elle contient dorénavant des textes plus longs et plus scientifiques. Louis Alibert (1884-1959) dirige la nouvelle série, c’est un linguiste disciple du romaniste Joseph Anglade (1868-1930). OC cesse de paraître en 1934.
1940 OC ! edicion de guerra
De janvier à mai 1940 OC sera publié sous la direction du journaliste Pierre-Louis Berthaud (1899-1956) avec un supplément : Lo teatre d’òc sous la direction de Juliette Dissel (1902-1962).
De 1941 à 1945 OC Quasèrns de las letras occitanas, supplément de Terra d’Oc
Publié sous la direction d’Ismaël Girard, le blason de la SEO orne la première page accompagné de la devise La fe sens obras morta es.